Mur Tagada
Je me demandais quand cela allait commencer. Quand les soirées derrière l’ordinateur allaient commencer. L’année dernière, cela avait commencé fin juillet. Là, ça a commencé y’a deux soirs. Des relectures encore et encore des dialogues et du « prémontage », beaucoup. Ces jours-ci, je suis beaucoup dans la musique.
Être dans la musique, concrètement, c’est un fichier excel qui précise, ligne après ligne, les séquences où je veux soit une nappe, soit un morceau (avec ou sans parole) soit un effet (un jumpscare, au hasard). Je relis le scénario et ajoute dans la « Structure », notre document matrice de l’histoire, les passages de Josy Basar. Je donne des durées. Je croise les durées avec le temps (finement chronométré par Juliette) qu’il faut aux interprètes pour aller d’un décor à un autre. Il va par exemple falloir 1 minute 40 pour aller de la salle de bal au puits. C’est beaucoup.
Notre décor est au moins trois fois plus grand que l’année dernière. Il y a une chose que je redoute : c’est que des interprètes se perdent dans ce dédale. Je me suis déjà trompée plusieurs fois de sens pendant les repérages techniques et je n’étais pas dans un état de stress. Alors le 31, qu’est-ce que ça va donner ? On essaie d’anticiper au mieux, forcément. On a prévu des fléchages « intradiégétiques » et des fléchages techniques, cachés. Mais je ne sais pas comment cela se passera.
Alors dans mes brief de durée de musique, j’écris « prévois que ça peut glisser, qu’il faille que tu tiennes la mélodie 30 secondes supplémentaires pour gérer un imprévu mais je sais pas si tu en auras besoin mais au cas où, c’est bien et on te dira dans l’oreillette quand c’est fini et tu feras un cut ou pas. On verra« .
On verra.

