Comme l’année dernière, nous sommes à Montreuil, chez Laura Benson.
Il fait beau et frais.
Charlotte, Thomas et Benoît sont arrivés avant moi, ils montent des cartons en meuble et scotchent le sol. La nuit dans le train couchette me colle encore un peu dans les baskets. Je pousse la porte et j’ai l’impression de revenir à la maison. Le café qui coule, les sourires, la lumière douce du matin. Etrangeté familière. 

Alexandre arrive en premier, à l’heure. Ike rit dans la cour d’immeuble. Ana pousse la porte, essoufflée. Baya débarque avec ses baskets rouges. On démarre en petit comité cette semaine : à 4. 2 nouveaux, 2 anciens, un bon équilibre pour gérer notre nouveau monstre de 420 pages. 
Nous répétons les actes 4 et 5, les deux derniers. Ceux qui convoquent le plus de cris peut-être. Alors on va faire attention à se préserver les voix.
On hésite : on lit à la table pour démarrer ou on se le met dans les jambes, debout, dans les décors de cartons ? Les regards s’interrogent, timides. Allez, on se le met dans les jambes. Et nous voilà parti pour une journée complète. 

J’aime bien ces premières mises en bouche, les dialogues respirent à nouveau. Je sors du découpage, des contraintes, de la technique. Ça ouvre un nouveau moment dans la préparation : un moment d’errance où chacun accepte la fragilité. 
Bon, après, va quand même falloir réussir à réduire le texte, à le découper pour les axes, à le rythmer avec la musique, à le chorégraphier. A le mémoriser. 
Puis l’oublier.

#LesBurgersSanglants

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