Vous entrez dans une maison en plein déménagement. Dans l’entrée, une mallette, entrouverte, est posée en travers du couloir. Impossible de résister, votre curiosité vous pousse à l’ouvrir. Une lettre. Marie-Claude a vécu dans cette maison. Elle aurait aimé y mourir. Mais sa mémoire lui échappe. Elle part en maison de retraite dans quelques jours, ses enfants ont insisté. La maison est vendue. Elle choisit de se souvenir, une dernière fois. Nous sommes le 24 mai 1996.

Vous lisez.

Vous redéposez la lettre dans la mallette et vous dirigez vers le salon. Elle est pleine de cartons, les chaises sont empilées, les livres triés. Une cigarette fume encore. Un opéra joue sur la chaîne hi-fi. Vous observez autour de vous. Vous jetez un oeil sur le journal. Nous sommes le 9 novembre 2006.

Quand ça commence est une aventure solitaire dans une maison en plein déménagement. Le spectateurice entre seul·e·x dans une maison pleine de fragments de vie de six habitantes. Chaque personnage n’existe plus que dans une seule pièce. En parcourant les pièces, vous, spectateurice, reliez les histoires.

Quand ça commence explore l’amour, les espoirs et les déceptions de plusieurs générations de femmes, ce qui fait naître et mourir le désir, et comment les histoires se transmettent, se perdent et se se partagent.

 


 

Quand ça commence est

– un déménagement choral : six habitantes ont vécu successivement dans cette maison. Vous êtes convié•e au déménagement de chacune, dans un seul et même espace temps.
Chaque personnage existe dans une seule pièce. Dans chaque pièce, vous découvrez la vie d’une des habitantes, par ses objets du quotidien, les cartons qu’elle a déjà faits, les récits intimes qu’elle a écrits. Au fur et à mesure de votre progression entre les pièces, vous comprenez le lien qui unit ces femmes. Quand ça commence se joue sans comédien•ne, sans fauteuil, sans scène.

– un récit à emballer, scotcher, jouer, lire, déchirer, regarder, ranger, toucher. Résolument interactive, l’histoire se déroule par vos seules actions. Vous jouez avec des cartons, du scotch, des vieilles lettres, un grille pain qui ne fonctionne plus, des écrans, des téléphones à clapet, des fringues à donner.

– une immersion dans l’univers amoureux de six femmes, symboles des problématiques intimes et sociétales de l’époque où elles vivent. Quand ça commence parle d’amour, traque ces instants où l’amour se construit ou se déconstruit. Ces instants qui n’existent que parce qu’on les raconte, on se les raconte, à deux, seul•e, après. Quand ça commence questionne nos téléphones portables, la dématérialisation de nos intimités, le rangement, le romantisme, l’injonction d’une vie à deux, les nouveaux départs, les pièces vides.

– une aventure pour une seule personne. L’aboutissement est incertain, multiple. Il s’agit, pour vous, de prendre des risques, d’oser explorer la pièce, de partir en quête d’imprévus. Pour ensuite, passer à la pièce suivante.

Quand ça commence mixe trois écritures. Les écritures du jeu vidéo, avec les mécaniques exploratoires et interactives des mondes ouverts. Les écritures audiovisuelles avec un personnage qui n’existe que sur les réseaux sociaux. Les écritures du spectacle vivant avec la progression dramaturgique dans un parcours pour une seule personne.

 

Les règles du jeu

Le·la spectateurice entre à l’heure donnée dans la maison, seul·e.
Tout au long de la visite, iel progresse seul·e. Iel comprendra que d’autres personnes entrent dans la maison. D’autres spectateurices.
Nous assumons une chronologie pour rythmer la progression dans la maison. Un parcours suggéré, mais non obligatoire. Notre première pièce, la pièce « tuto », permet au·à la spectateurice de s’approprier les règles du jeu. Iel comprend alors qu’iel déroule le récit au gré de ses initiatives, de ses transgressions avec les règles du jeu, de ses émotions, de ses déductions.
Le·la spectateurice explore librement les fragments de chaque pièce.
Nous convoquons aussi une mécanique de « l’épuisement » pour gérer le temps passé dans certaine pièce par le•·la spectateurice : lorsqu’un·e spectateurice a consulté tous les fragments possibles de la pièce, iel a « épuisé » la pièce et il n’a plus d’autre choix que de passer à la suivante. Le temps à passer n’est néanmoins pas conditionné par le nombre de fragments à découvrir : cela nous obligerait à une narration où tout doit être trouvé. Nous préférons les surprises, que des éléments restent inconnus. Que la forme semble inépuisable.

Les fragments

Un fragment est un objet possédé par une habitante. Il est présent dans la pièce. Ce fragment est un support de récit : que ce soit un briquet de la Tour de Pise ou une carte postale envoyée par sa mère, tout fait histoire. Paquet de clopes, dessins d’enfant, agenda, lecteur cassette, DVD, carte postale, téléphone portable, stories Instagram, billet de train, place de cinéma, jeu de société, mug, balle anti stress, feutres, tableaux, répondeur, une pièce de cinq centimes de francs…

Les fragments s’ancrent dans la réalité de l’époque du personnage. Ainsi Anouk a un portable à clapet ET un téléphone fixe (avec répondeur).
Le·la spectateurice touche, retourne, emballe, déballe, écoute, regarde, sent. La manipulation réelle procure un vrai plaisir sensoriel. Elle inspire aussi l’idée d’une liberté, d’une co-écriture de la forme au gré de l’expérience.

Ci-dessous, fragment de la vie de Myriam. Le public y accède sur le téléphone laissé dans la pièce.

Le récit se construit sur une logique d’écho : à chaque pièce, le•la spectateurice trouve la même mallette. Son contenu évolue en fonction des pièces : les habitantes y ont confié leurs histoires. Dans chaque pièce, une pendule indique une heure. Seule la dernière pendule est à l’heure.

Chaque pièce est un espace, une narration en réseau : un chemin, qui appartient à chaque spectateurice, relie les différents fragments. Certains fragments se répondent d’une pièce à l’autre.

Chaque pièce a une scénographie spécifique.

Nous jouons avec le contexte technologique des communications : papier lettre, télégramme, téléphone fixe, fax, répondeur, téléphone sans fil, mail, téléphone portable, SMS, premier iPhone, réseaux sociaux, messagerie en groupe, messages vocaux.

Nous contextualisons tous les fragments en fonction de l’adresse, réelle, de la maison où a lieu l’expérience. Nous traquons ce moment, jouissif, du vertige du réel, où chacun·e décide de se laisser croire à l’histoire, de se dire que c’est peut-être vrai, que ces femmes ont peut-être réellement vécu ici. En aucun cas nous ne voulons piéger, nous proposons. Chacun·e décidera jusqu’où iel veut croire.

 

Exemples de déploiement dans différents types de logement

HYPOTHÈSE 1
 – Dispositif à déployer dans une maison plain-pied de 100m2 avec 3 chambres. Des pièces restent vides. Des pièces restent vides, elles sont utilisées soit pour le bureau de prod, soit comme réserves, soit comme un simple espace vide.

HYPOTHÈSE 2 – Dispositif à déployer dans une maison de 120m2 de deux étages et 3 chambres. Des pièces restent vides, elles sont utilisées soit pour le bureau de prod, soit comme réserves, soit comme un simple espace vide.

 

La jauge et la durée

Nous pouvons jouer 10 heures par jour de 11h à 21h sans pause. Une personne rentre toutes les 15 minutes. La durée de l’expérience sera d’environ 45 min. Elle restera néanmoins aléatoire en fonction de chacun·e. Le temps de visite le plus long observé est de 2h30.

 

Le carnet de bord / Publication postmortem et analytique

Quand ça commence est née de ma rencontre avec Caroline Melon, artiste dans le spectacle vivant. C’est notre première collaboration.

Nous avons tenu un journal tout au long de la création (qui s’étale sur deux ans et plusieurs résidences).

Le carnet de bord est à télécharger ci-dessous.

Les retours du Public sont à lire par là.

 

 

Diffusion

Quand ça commence a joué/joue les :

5 mars 2022 L’Avant-Scène, Cognac (16)
7, 8, 9 avril 2022 Festival Mythos, Rennes (35)
11 > 17 juillet 2022 La Manufacture collectif contemporain, Festival d’Avignon (84)
Du 5 au 9 octobre 2022 – FAB // Festival International des Arts de Bordeaux Métropole (33) / Scène Nationale Carré-Colonnes (33)
Du 16 au 22 janvier 2023 – La Coupe d’Or scène conventionnée de Rochefort (17)
16 mars 2023 – Publication du carnet de bord, réalisé à l’invitation de l’iddac, agence culturelle du département de la Gironde
13 octobre 2023 – lecture du Carnet de bord à l’iddac par Camille Duvelleroy et Caroline Melon
Du 29 février au 3 mars 2024, avec Le Sillon, scène conventionnée de Clermont l’Hérault

 

L’équipe d’écriture et mise en scène

Camille Duvelleroy et Caroline Melon Conception : écriture, réalisation et mise en espace
Caroline Melon : adaptation et mise en jeu
Aïcha Euzet et Haïla Hessou : co-écriture
Jonathan Macias  : scénographie
Benoît Etcheverry : Graphiste Tchat
Bérénice Meinsohn : monteuse
Yan Duyvendak et Nicolas Peufaillit : regards extérieurs
Crédit Photo : I.Mathie

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